Il y a dix ans, en 2013, Jeff Bezos avait annoncé un projet de livraison par drone, opérationnel « d’ici quatre ou cinq ans ». Après le lancement d’une phase pilote dans les villes de Lockeford en Californie et College Station au Texas en décembre 2022, seuls 10 foyers auraient fait appel à ce service. Entre les deux, Amazon aurait dépensé près de 2 milliards de dollars et engagé près de 1000 personnes.
Les raisons des difficultés rencontrées par Amazon sont multiples :
- Réglementaires tout d’abord, puisque la Federal Aviation Administration (FAA) fixe des règles très contraignantes pour éviter à tout prix un accident mortel provoqué par la chute d’un drone : pas de trajet de plus de 6 km, interdiction de voler durant des heures d’entrée et de sorties des écoles, et interdiction pour Amazon de survoler des axes routiers (contrairement à ses concurrents Google et Walmart).
- Sécuritaires ensuite : les phases expérimentales ont provoqué huit crashs, l’un d’eux ayant occasionné un incendie détruisant plusieurs hectares.
- Technologiques : bien que dotés de capacités impressionnantes, les drones d’Amazon ne peuvent voler par temps de pluie, et six personnes sont nécessaires pour chaque livraison.
Amazon Prime Air continue à investir dans le projet. Une version améliorée du drone (notamment résistante aux intempéries), le MK30, doit être utilisée en 2024.
SiecleDigital / 6 février 2023
