Selon une note de service interne, Amazon pourrait manquer de main-d’œuvre dans ses entrepôts aux États-Unis d’ici 2024. La société a en main plusieurs leviers pour faire face et/ou retarder l’échéance (hausses de salaire, robotisation des entrepôts…), mais certaines régions du pays sont déjà tendues en termes de ressources humaines. C’est notamment le cas dans la région métropolitaine de Phoenix, en Arizona, et dans L’Inland Empire, en Californie.
De fait, avec les investissements effectués par la concurrence, comme Walmart ou Target, Amazon n’est plus le seul choix pour ceux qui veulent travailler dans les entrepôts de livraison. « Nous entendons beaucoup de travailleurs [d’Amazon] dire : ‘Je peux simplement traverser la rue pour aller chez Target ou Walmart' », a déclaré Sheheryar Kaoosji, co-directeur exécutif d’une organisation à but non lucratif dans l’Inland Empire appelée Warehouse Worker Resource Center.
Amazon a longtemps fait appel à ses employés à un rythme rapide : les taux d’attrition d’Amazon étaient de 123 % en 2019 avant de grimper à 159 % en 2020 aux États-Unis, tandis que les taux de rotation dans les secteurs du transport et des entrepôts aux États-Unis étaient bien inférieurs : 46 % et 59 % respectivement en 2019 et 2020.
Amazon a une variété de solutions potentielles pour son problème de personnel. La disparité des taux de rotation entre Amazon et les moyennes du secteur montre que l’entreprise a amplement la possibilité de garder ses employés plus longtemps et de retarder l’arrivée du jour où elle n’aura plus de travailleurs à recruter. Ce n’est pas un problème insoluble et mystérieux.
L’augmentation des salaires est par exemple un levier évident qu’Amazon pourrait tirer pour élargir son bassin de main-d’œuvre.
Le document interne suggérait également qu’Amazon devait devenir plus efficace en matière d’embauche. Amazon pourrait aussi simplement réduire le nombre de travailleurs dont il a besoin en accélérant l’automatisation de ses entrepôts.
Dans l’ensemble, le rapport divulgué propose une variété de solutions parmi lesquelles choisir, mais chacune avec des compromis. Le PDG d’Amazon, Andy Jassy, devra donc faire des choix, alors qu’il a récemment déclaré qu’Amazon « était loin d’avoir fini d’améliorer la vie de ses employés ».
Vox / 17 juin 2022
