Dans une lettre ouverte adressée à Andy Jassy, PDG d’Amazon, plus d’un millier d’employés d’Amazon ont exprimé leur « grande inquiétude » concernant l’approche de l’entreprise en matière d’IA, qui risque, selon eux, de causer « des dommages considérables à la démocratie, à nos emplois et à la planète ».
Les employés qui ont adressé cette lettre ouverte à Andy Jassy et à son équipe rapprochée, connue sous le nom de « équipe S », déplorent un déploiement « à la vitesse éclair » de l’IA par Amazon. Ils appellent à une approche plus réfléchie, qui prenne en compte leurs demandes concernant le climat de travail, la contribution des travailleurs et le contrôle de l’utilisation finale de ses produits d’IA.
Amazon est l’un des promoteurs les plus enthousiastes de l’essor de l’IA. La semaine dernière, l’entreprise a annoncé un nouvel investissement pouvant atteindre 50 milliards de dollars dans l’infrastructure IA dédiée aux agences gouvernementales.
Peu avant, l’annonce de licenciements massifs avait déjà amplifié les inquiétudes générales quant à l’avenir du marché du travail à l’heure du déploiement généralisé de l’IA.
Lundi matin, plus de 1000 employés d’Amazon avaient signé la lettre ouverte, et plus de 2400 « signataires solidaires » s’y étaient adjoints, dont des employés de Microsoft, Google, Meta et Apple.
« Nous sommes les travailleurs qui développons, formons et utilisons l’IA, nous avons donc la responsabilité d’intervenir », indique la lettre.
Parmi les griefs, les craintes liées à l’emploi sont au cœur du débat. Selon la lettre, Amazon a augmenté les attentes en matière de production d’une manière préjudiciable aux employés, et a réalisé « des investissements massifs dans l’IA avec peu d’investissements dans l’avancement de carrière ».
« Amazon nous oblige à utiliser l’IA tout en investissant dans un avenir où il sera plus facile de nous mettre de côté » peut-on y lire.
« J’ai signé cette lettre en raison de l’importance croissante accordée par la direction à des indicateurs de productivité et à des quotas arbitraires, utilisant l’IA comme prétexte pour nous pousser, mes collègues et moi, à travailler plus longtemps et à mener à bien davantage de projets dans des délais toujours plus serrés », a déclaré un ingénieur logiciel senior, qui s’est confié au Guardian sous couvert d’anonymat.
Newsweek / 1er décembre
